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Attentat de Pune : l’Inde n’est toujours pas un pays sûr

Est-il possible de faire confiance aux autorités indiennes pour assurer la sécurité de leurs citoyens et des ressortissants étrangers dans leurs frontières ? Cette question est une nouvelle fois soulevée par l’attentat qui vient d’être perpétré à Pune, à l’est de Mumbai, au Mahastra, faisant – selon le bilan officiel – neuf morts et une soixantaine de blessés [aucun des contacts de MagIT à Pune ne semble faire partie des victimes ; nous avons pu en contacter plusieurs durant le week-end et tous semblent en bonne santé, ainsi que leurs proches, à commencer par Devidas Deshpande qui nous a signalé l’attentat, NDLR]. L’attentat semble lié au groupe terroriste Lashkar-e-Taiba (LeT). Tout l’état du Maharastra – dont Mumbai en particulier – serait placé en état « d’alerte maximum. » Alors que les médias auraient reçu l’ordre formel de ne pas s’approcher des victimes – pour raison d’état –, nos confrères du Financial Express s’attache à souligner que, pour le coup, il n’y a pas matière à blâmer de renseignement indien – alors que plusieurs éléments indiquaient que cette boulangerie allemande de Pune constituait une cible potentielle pour les terroristes. Les familles des victimes apprécieront.

Quoiqu’il en soit, selon l’Hindustan Times, la sécurité serait renforcée à Ahmedabad, déjà durement frappée en juillet 2008. De fait, au travers d’un restaurant de Pune, ce sont les étrangers qui seraient visés, ces apporteurs d’affaires et de devises. A Bangalore, les SSII indiennes font déjà largement appel à la Central Industriy Security Force pour combler les trous de leurs dispositifs de sécurité.

En décembre dernier, lors d’un entretien téléphonique, John Samuel, président de Verizon Business India, nous concédait ainsi que « oui », l’industrie IT indienne est une cible de choix pour les terroristes locaux : « les installations sont généralement organisées en campus distribués entre de nombreux clients. » Une raison de plus, pour lui, pour travailler à la sécurité non seulement logique mais aussi physique de ses bureaux, ainsi qu’à vérifier consciencieusement le passé de ses collaborateurs.

Une précaution qui semble d’autant plus importante que la menace ne trouve pas forcément sa source dans un quelconque ennemi extérieur. En décembre dernier, au plus fort des échanges sur la division de l’état d’Andhra Pradesh avec la création d’un état indépendant du Telangana, c’est toute l’industrie IT d’Hyderabarad, grande source de richesse locale, qui a été mise sous pression. Au point que, selon l’Hindu Business Line, certaines entreprises IT et de MPO locales ont, début janvier, préféré délocaliser leurs activités… dans des hôtels. Pour des questions de sécurité ? Officiellement, non : simplement pour éviter les retards de plannings liés à des problèmes de transports en commun…

La face IT des attentats de Mumbai

Les forces de l’ordre indiennes viennent de déloger les derniers terroristes embusqués à Mumbai. Le bilan officiel fait état de 295 blessés et 195 morts. [DNA] Mais alors que ces attaques visaient clairement à déstabiliser l’économie du pays, les réactions, du côté industrie IT, n’ont pas manqué de se faire entendre.

Dans les SSII installées en Inde, les attentats de Mumbai auraient donné lieu à un renforcement de la sécurité des campus, notamment chez Infosys et Wipro. [HT] Ce ne serait pas un luxe : en juillet dernier, DNA Sunday revenait sur les failles de la sécurité physique à Electronic City, en banlieue de Bangalore. Plus loin, certains industriels tels que Dell seraient allés jusqu’à interdire à leurs collaborateurs de se rendre en Inde. [ToI] Ce qui n’empêche pas le Nasscom, la chambre syndicale du patronat des SSII en Inde, d’affirmer, profil haut, que « nous ne plierons pas devant la terreur. » [ET] Une attitude un bien bravache déjà observée à la suite des attentats de Bangalore et d’Ahmedabad, cet été.

Mais si Twitter et les Blogs ont largement participé de la couverture des attentats [ToI], c’est la question du rôle des TIC dans leur préparation qui est désormais posée. Et, comme cet été, le service Blackberry de RIM attire à lui l’attention des autorités indiennes. [FE] Selon le Financial Express, le gouvernement indien pourrait à nouveau chercher à faire pression sur RIM afin d’obtenir des capacités d’interception des communications électroniques transitant sur son territoire, vie le service BlackBerry. En fait, selon IBN Live, les terroristes communiquaient entre eux via des smartphones RIM. 

Par ailleurs, les toiles indienne et pakistanaise auraient fourmillé d’incidents précurseurs, dès la mi-novembre. [NewsX] Des groupes de hacker des deux pays se seraient ainsi livré à une véritable guerre électronique, par sites Web interposés, allant jusqu’à défigurer des sites très officiels tels que ceux des compagnies gazières ONGC et OGRA. Le tout n’ayant que suivre une vague de piratage de groupes opposants sur le site de réseautage de Google, Orkut, très populaire dans la région.

[MàJ. 21h54] Selon ITE, les enquêteurs auraient remonté la trace de l’e-mail de revendication de l’offensive sur Mumbai – issu d’un compte GMail – jusqu’à un proxy installé en Russie et seraient actuellement en contact avec un hacker russe afin de remonter au-delà du proxy. Selon The Hindu, l’e-mail aurait été envoyé depuis le Pakistan.