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L’inde, un pays sûr ?

Souvenez-vous, c’est en juillet dernier, alors que j’étais en Inde pour LeMagIT : Bangalore était frappée par 9 explosions de bombes [au moment des explosions, j’étais en avion, en transit pour Bangalore depuis Chennai, justement…].

La question de la sécurité des entreprises IT de la région a été posée, notamment par nos confrères de DNA Sunday rappelant que les faillés de sécurité du périmètre d’Electronic City, où sont installées toutes les entreprises IT de Bangalore, n’ont pas été colmatées. Et l’on a même pu entendre des patrons de ces entreprises demander l’aide de l’Etat pour renforcer la sécurité des lieux.

Depuis, il y a eu les attentats d’Ahmedabad, de New Delhi et encore de Mumbai, notamment. Al-Qaeda a récemment menacé d’autres attaques sur le pays.

La personne responsable du financement des attentats de Bangalore aurait été arrêtée récemment, confirmant le lien avec l’organisation LeT, responsable des attentats de Mumbai. Et ce financement semble désormais clairement lié à la mafia, comme certains l’évoquaient déjà en septembre dernier. La mafia, qui serait en train de faire de l’Inde une plaque tournante de la drogue, tirerait notamment d’importants revenus… du piratage de films, selon un rapport du think tank américain, la Rand Corporation. Tiens, justement, la police indienne vient de saisir pour 600 000 Rs de VCD et DVD pirates.

Certes, désormais, les entreprises IT et les compagnies pétrolières figurent en tête des priorités de la CISF, la Central Industrial Security Force, une unité de police indienne dédiée à la protection des sites industriels. Mais le risque terroriste n’est pas le seul. Il y a quelques mois, on pu suivre l’histoire malheureuse d’un patron lynché à Noida par des salariés qu’il venaient de licencier. A Pune, un chef de projet d’une entreprise spécialisée dans le développement logiciel vient d’arrêté : il est accusé d’avoir ouvert le feu sur trois personnes à l’issue d’une dispute liée à la conduite automobile…

A cela, on peut bien sûr ajouter les violences interconfessionnelles ou politiques. Fin janvier, des Maoistes ont par exemple fait exploser un centre de contrôle du réseau de l’opérateur mobile public BSNL, à Bihar. Dans un e-mail, Devidas explique : « les Maoistes ne veulent pas de présence gouvernementale et BSNL est une entreprise publique. Détruire la tour permet aussi de couper les communications de la police, notamment. » Mais ce n’est pas tout : ces extrémistes peuvent aussi s’en prendre à des intérêts privés : « détruire les tours d’un opérateur privé leur donne l’opportunité de dire qu’ils combattent les forces capitalistes. Par le passé, ils se sont aussi attaqués à des prisons, pour faire évader des complices. » Et Devidas d’indiquer que le problème n’est pas isolé : « Dans certaines régions de l’état d’Andhra Pradesh, c’est la routine depuis au moins 30 ans. Dans l’Ouest du Bengale et en Orissa, le problème est présent depuis 1997, lorsque le mouvement des Naxals s’est manifesté pour la première fois. Même chose au Maharashtra. » Et d’ajouter que Naxals et Maoistes visent les réseaux de télécommunications ouverts au public parce que… ils ont leurs propres réseaux télécoms, très modernes et très efficaces.

Bref, non, décidément, l’Inde n’est pas le pays tranquille de certaines images d’Epinal.

Vite lu dans la presse indienne

– Après l’offensive terroriste de Mumbai, les entreprises IT renforcent la sécurité sur leurs campus. [HBL][HT] Les événements ont notamment rappelé de mauvais souvenirs à Hyderabad. Infosys, Microsoft ou encore Satyam, pour n’évoquer qu’eux, auraient largement raffermi la sécurité physique de leurs installations. Les ventes de matériels de sécurité – caméra, détecteurs de métaux, etc. – seraient au beau fixe. [ToI] Bluffées par le niveau de sophistication des attaques de Mumbai, les entreprises du secteur marchand demandent de l’aide pour sécuriser leurs installations. [IE] Reste que la menace semble généralisée : alors que les aéroports indiens ont été placés en alerte maximale, un coup de fil anonyme vient de menacer d’attentats à Bangalore. [TH]

– Les SEZ, ces zones à fiscalité réduite continuent d’être l’objet de débats en Inde. De nombreuses entreprises IT s’y sont implantées pour profiter de niveaux d’imposition réduits. Mais pas encore assez. Ainsi, les administrateurs des SEZ militent-ils actuellement pour que l’imposition sur les revenus des sociétés implantées en SEZ ne soit plus calculé que sur le CA généré dans les SEZ, un CA à dissocier donc de celui généré par les autres implantations éventuelles. [BS] L’Inde compte 531 SEZ pour environ 20 Md€ d’exportations attendus pour l’exercice fiscal 2008-2009. Mais la crise économique mondiale contribuerait au ralentissement de certains projets de nouvelles SEZ. [BS] Quoique. Au Tamil Nadu (Chennai), de nouvelles SEZ devraient attirer jusqu’à 39 M€ d’investissements. [BS] Les parcs technologiques de Madurai et Tiruchi, situés en SEZ, seraient déjà pleinement réservés. [TH] Mais au Kerala, les entreprises du GTech, installées en Technopark, veulent obtenir du gouvernement une réduction de leurs loyers ; ils seraient 15 % plus chers qu’à Bangalore ou Chennai. [BS]

– L’Inde s’apprête à réviser sa législation, datant de 2000, afin de pénaliser la cybercriminalité. Jusqu’à la pédopornographie sur Internet. [ET] L’Inde devrait adopter la même ligne que l’Union Européenne.

– L’Inde aussi se met à l’heure des campagnes électorales sur Internet. [IBN] Il faut dire que, même si elle souffre notamment d’infrastructures défiantes pour fournir largement des accès à Internet à haut débit, l’Inde se place au quatrième rang des nations mondiales en nombre d’internautes. [ITE] Le nombre d’adresses IP utilisées en Inde aurait progressé de 23 % à 2,6 millions, au troisième trimestre 2008. [HBL] Et pour aider la croissance, l’opérateur public BSNL propose un ordinateur pour 62 $ en plus d’un abonnement à Internet. [ITE]

– Une belle opportunité en vue pour les SSII : l’Etat de l’Haryana veut informatiser la gestion de sa fiscalité. Un projet à plus de 600 MRs. [FE] Autre opportunité en vue : l’informatisation des industriels de l’énergie, programmé pour l’horizon 2012. [BS] Et il faut ajouter à cela les projets des banques chinoises de multiplication des distributeurs automatiques de billets. [ITE]

– Le retournement de conjoncture ne fait pas que des malheureux. Alors que ingénieurs tous frais émoulus des instituts indiens de technologie (IIT) commenceraient à peiner à trouver place au sein des grandes SSII locales, les startups en profiter pour recruter à bon compte. [BS] Au Punjab, les licenciements ont néanmoins commencé. [FE] Dans l’IIT d’Hyderabad, les cours de .Net, SharePoint, Oracle et SQL Server commencent à voir baisser leurs effectifs. [HBL]

L’inflation continue son reflux, à un peu plus de 8 % sur un an. [NewsX] Mais la croissance aussi ralentit, à 7,6 % au second trimestre de l’exercice fiscal en cours. [ToI]

– La situation reste mauvaise sur le front de l’électricité. L’état du Tamil Nadu (Chennai) limite ainsi à 20h l’approvisionnement par le réseau des industries. Et a réduit de 40 % leur autorisation de consommation. [FE] La situation n’est guère meilleure du côté d’Hyderabad. [TH] Ou encore au Karnataka (Bangalore) où il faut compter avec 2h de coupure par jour, en ville, et jusqu’à 12h dans les villages. [ITE]

– La portabilité du numéro fait à son tour, après la 3G, les frais des tensions entre le régulateur indien et le ministère local des télécommunications. Tous deux ne cachent plus leur désaccord sur la procédure à mettre en place. [HBL] Reste que, en 2010, l’Inde devrait compter 500 millions d’utilisateurs du téléphone mobile, contre 325 millions aujourd’hui. [HBL] Pour un chiffre d’affaires de 54 Md$ en 2012. [HBL] Les enchères pour les licences 3G doivent commencer en décembre ; les opérateurs publics MTNL et BSNL devraient pouvoir ouvrir leurs services dès mars 2009. [NewsX] Pour WiMax, le processus devrait s’achever en janvier. [HBL]

Bombay : les islamistes continuent de semer la terreur en Inde

Après les attentats, cet été, de Bangalore, Ahmedabad et New Delhi, des terroristes islamistes viennent de frapper Mumbai (Bombay). Mais cette dernière attaque, survenue ce mercredi 26 novembre, en début de soirée heure locale, se distingue des précédentes à de nombreux égards. Tout d’abord, elle aurait été organisée avec des éléments venus du Pakistan, par la mer, bien qu’elle soit revendiquée par un groupe inconnu jusqu’ici, des moudjahidines se réclamant de la région du Deccan. Ensuite, elle s’appuie sur une intervention directe, avec prise d’otages, alors que les précédentes attaques de 2008 relevaient de l’attentat à la bombe.

L'hôtel Taj de Mumbai, photographié en juillet 2008.

Le ministre indien du commerce n’a d’ailleurs pas tardé à réagir, assurant jeudi après-midi, dans les colonnes du quotidien Times of India, qu’il n’y aura « pas de ralentissement des investissements » suite à cette opération. Certains responsables locaux d’entreprises IT n’ont pas non plus manqué de commencer à adresser des messages rassurants. Dans les colonnes de nos confrères d’Infoworld, Vidya Natampally, directeur de la stratégie de Microsoft Research India, indique ainsi déjà que « l’Inde va revenir à la normalité. »

Contacté dans la nuit, Vineet Kumar, directeur marketing de Reliance Global Communications, installé à Navi Mumbai, évoque une situation « sous contrôle » dans une ville qui « revient à la normale. » Même son de cloche chez Munavar Attari, attaché de presse de KPIT Cummins et d’Hexaware, chez Adfactor PR, installé à Mumbai, dans le quartier de Churchgate, très proche de celui de Colaba. Reste que, les bureaux de nombreuses entreprises IT auraient été fermés, à commencer par ceux de TCS en centre ville, tout près de Colaba, ou encore de Sun et de Sony Ericsson. Chez TCS, le directeur général en charge des relations publiques Pradipta Bagchi aurait indiqué avoir transféré l’activité de l’entreprise dans le centre ville de Mumbai vers le nord de la capitale économique indienne.

Les derniers bilans font état de 101 125 morts, dont neuf étrangers, et plus de 250 320 blessés. Les otages du Taj auraient été libérés ; le Trident serait contrôlé par la police ferait l’objet d’un assaut militaire ; mais la confusion semble encore grande. L’inquiétude se serait déplacée étendue à Pune, ville satellite de Mumbai et grand centre d’activité économique, où de nombreuses écoles auraient été fermées pour la journée.

Dans un nouvel e-mail, les moudjahidines de Deccan menacent d’autres opérations terroristes, afin de pousser « le gouvernement indien à mettre un terme aux injustices répétées dont les musulmans indiens sont victimes et lui rendre les états volés aux musulmans. »

La technologie reste au cœur de l’enquête sur les derniers attentats en Inde

Depuis le mois d’août, les technologies de l’information et de la communication semblent centrales dans l’enquête sur les attentats de Bangalore et d’Ahmedabad en juillet dernier. Ils sembleraient qu’elles le soient, effectivement.

La police du Maharastra assure qu’elle vient d’arrêter des terroristes de premier plan impliqués dans ces attentats. L’un d’entre eux, Mansoor Asgar Peerbhoy était ingénieur en développement logiciel chez Yahoo, avec un salaire mensuel de 190 000 Rs. Surnommé Mannu et résident à Pune, on le soupçonne d’avoir finalisé les e-mails de revendication des attentats. Le second, Mubin Shaikh, état conseiller technique dans une entreprise IT dont le nom n’a pas été précisé.

Tauqueer, l’ancien salarié de Wipro soupçonné d’être le cerveau des attentats court toujours.

Mais, apparemment décidé à rattraper son retard sur les terroristes, le contre-espionnage indien vient de recruter 6000 personnes pour renforcer ses effectifs de 25000 collaborateurs dédiés à la lutte contre la cybercriminalité. 

Wi-Fi networks under scrutiny

Investigations in the recent bomb blasts in major cities have brought security of Wi-fi networks in the focus. While the attempts are being done to make the network in the city, it could not be implemented because decision makers in this regard are not in Pune. 

Telecom Regulatory Authority of India has asked the government to ask Internet Service Providers (ISPs) to educate their consumers about the security measures. The case in Pune is totally different where wi-fi access is provided without any charge or password. Pune Municipal Corporation is providing Wireless Fidelity service in co-operation with Microsense company. Ignorance on the part of ISPs and consumers are putting these systems at risk. 

Anupam Saraph, chief information officer of Pune Municipal Corporation said, « Open wi-fi access is being provided in other cities like Delhi, Bengalore also. We had proposed to the Microsense that a mechanism involving Citizen Facilation Kiosks should be set up. Any wi-fi user must get a user name and password from these kiosks to access the network. But the decision makers of the company are in Chennai and only engineers are in Pune. Therefore that proposal did not came into reality. In fact, we are trying to make Pune most secure city. » 

A delay in forming business model by the company has also delayed the commercial operation of wi-fi network. This network was supposed to cease to be free long ago. But the ISP company failed to form a business model to run it. 

Deepak Shikarpur, Chairman IT Subcommmittee, Mahratta Chamber of Commerce Industries and Agriculture said, « This has become a big issue in the wake of terrorists and criminals hacking into innocent peoples wi-fi access. There are issues with routers and firewalls that has to be understood before using wi-fi system. » 

He said, « If you use a Wireless Router to access internet at your home or office, the wireless signals of the Router work till 60-70 ft without walls or restriction and any person within this range can connect to the wireless Router and use your internet connection. » 

Both Shikarpur and Saraph welcomed TRAI’s move to ask ISPs about educating their customers about security. 

(suite…)

Vite lu dans la presse indienne

– Sans donner de détails, la police indienne assure avoir progressé dans la recherche des auteurs de l’e-mail de revendication des attentats de New Delhi (pas ceux d’hier 27 septembre ; les précédents…). [HT] Pendant ce temps-là, les Indian Mujahideen, profitant du soutien financier de la mafia [TH], menacent Mumbai. [HT] Et font un pied de nez à la police du Gujarat en divulguant, dans une vidéo, les codes d’accès à deux comptes de messagerie qu’ils ont utilisés. [ToI] Du coup, comme après les attentats de Bangalore et d’Ahmedabad au mois de juillet, les réseaux WiFi ouverts sont l’objet de toutes les attentions. [FE] Ils seraient 15 000 rien qu’à Mumbai. [MM] Du coup, on commence à expliquer comment protéger les réseaux WiFi et à s’inquiéter des « war drivers ». [ToI][DNA] En attendant, certains n’hésitent plus à soulever la question : l’état indien est-il capable de protéger ses citoyens ? [DNA] D’autant plus qu’il a retardé la création d’un centre dédié à la lutte contre la cybercriminalité. [HT]

– Le modèle de Bangalore fait des émules. Le Népal aimerait bien répliquer l’expérience, faisant émerger sa propre « Silicon City. » [HBL] Pour l’heure, le Népal se contente d’un petit parc IT près de Kathmandu. Mais l’état mise sur son potentiel hydro-électrique pour séduire. De son côté, le Bengale de l’ouest s’apprête à fournir 230 acres de terrain pour les entreprises IT. [TH] Et à Chennai, ce sont les télécoms et l’IT qui portent la demande pour les espaces de bureau. [BS]

Le cours de la roupie, reparti à la baisse, aidera-t-il des SSII indiennes dont les objectifs, en dollars, semblent difficiles à atteindre ? Rajendra Shreemal, trésorier de Wipro, veut y croire. [HBL] Certains analystes l’y encouragent. De son côté, l’inflation est repartie à la hausse, à 12,14 %. [TH]

– Avis de gros temps pour les étudiants : le ralentissement économique aux Etats-Unis semble désormais suffisamment sérieux pour menacer l’embauche des jeunes diplômés des instituts indiens de technologie (IIT). [DNA] Certains enseignants voient tout de même un côté positif à la situation : le recul de la demande dans le domaine financier pourrait ramener les étudiants à la technologie pure, comme l’aéronautique, par exemple. Reste que Gartner estime que la crise ne devrait pas toucher durement les SSII indiennes. [ET] Mais cela n’empêche pas les SSII indiennes de donner déjà des consignes de ralentissement des recrutements. Vingt à vingt-cinq mille emplois pourraient être supprimés en raison de la crise financière. [ET][ET] MPhaSis, filiale locale d’EDS, ne prévoit par exemple plus que 4000 recrutements cette année, contre 8000 initialement prévus. [BS]

– Un étudiant indien en informatique, âgé de 21 ans, a tenté de se suicider. Selon la police, c’est l’éloignement familial – l’étudiant en question était inscrit à l’IIT de Mumbai mais venait d’Andhra Pradesh – qui l’aurait conduit à l’état dépressif ayant mené à la tentative de suicide. [ToI]

– Avec le développement d’Internet, l’Inde s’ouvre au phishing et au vol d’identité en ligne. Les régulations locales ne permettent pas de lutter efficacement contre le problème. Mais Ernst & Young s’attend à de prochaines améliorations, notamment sous la pression du Nasscom. [FE]

– Biswamohan Pani, ancien ingénieur chez Intel, est poursuivi – et fait l’objet d’une enquête du FBI – pour avoir volé 13 fichiers contenant des secrets industriels du fondeur… et les avoir transmis à AMD. [DNA] Pour sa défense, Biswamohan Pani assure que les documents en question étaient destinés à son épouse qui travaille toujours chez… Intel. Le suspect n’est plus employé par AMD.

– Fait-il bon chercher à faire des affaires en Inde ? Pas trop, selon le rapport de la Banque Mondiale qui place le sous-continent à la 122ème position dans un classement qui en comporte 181. Selon le rapport, il faut compter 1 420 jours pour obtenir la pleine réalisation d’un contrat en Inde, contre 150 jours à Singapour, par exemple. [FE] La Russie apparaît à la 120ème place ; la Chine à la 83ème ; et le Brésil à la 125ème. Côté liberté d’entreprendre, l’Inde se place 77ème sur 141 en 2006. [ToI]

– Les indiens que j’ai rencontrés cet été m’ont parlé de leur démocratie avec beaucoup de fierté, évoquant à regret une certaine « faiblesse ». Cette « faiblesse », c’est la corruption. En matière de lutte contre ce fléau, l’Inde vient de tomber à la 85ème place (sur 180), reculant de 13 places en un an, selon une étude de Transparency International. [ToI] La note d’intégrité du pays a très légèrement baissé de 3,5 à 3,4/10. 

Une série d’attentats touche Delhi

Après Bangalore et Ahmedabad, c’est au tour de Delhi d’être victime du terrorisme des islamistes indiens. A l’heure où ces lignes sont écrites, on recense déjà plus d’une vingtaine de morts et d’une centaine de blessés. Autant le dire tout de suite : Romain Dupuy, cofondateur de la société Spaarth, installé à Delhi et contributeur de ce blog, est sain et sauf.

Selon la presse indienne, au moins cinq bombes auraient explosé, réparties dans les quartiers de Karol Bagh, Connaught Place et Greater Kailash (GK-1). Personnellement, je m’attends à un bilan plus lourd : les quartiers visés – et notamment celui de Karol Bagh – font des cibles de choix pour les terroristes tant la foule peut y être dense. Pour vous faire idée, voici un extrait d’une vidéo tournée cet été sur Gaffar Market, au cœur de Karol Bagh, là où l’une des attaques a eu lieu aujourd’hui.

La tension était récemment retombée, du moins en apparence, alors que la police pensait tenir une partie des responsables des attentats de Bangalore, le 25 juillet, et d’Ahmedabad le lendemain. En apparence seulement car, selon plusieurs quotidiens indiens, les forces de l’ordre indiennes savaient que New Dehli était la prochaine cible : les terroristes arrêtés à la suite des attentats de la fin juillet auraient avoué que ces opérations faisaient partie d’un projet plus vaste intégrant la capitale du pays, un projet baptisé « BAD », pour « Bangalore-Ahmedabad-Delhi ». L’information provient du premier ministre de l’état du Gujarat, Narendra Modi, qui affirme avoir communiqué ces données au premier ministre du pays, Manmohan Singh, ainsi qu’au conseiller national à la sécurité, M.K. Narayanan.

Abdul Bashar, considéré comme le cerveau de l’opération, serait actuellement retenu par la police du Gujarat. Mais les forces de l’ordre sont toujours à la recherche d’Abdul Subhan Qureshi, ancien leader du mouvement étudiant radical interdit SIMI (Students Islamic Movement of India) et ex-employé de Wipro à Mumbai, considéré comme l’informaticien en chef de l’opération. Et, encore une fois, les technologies de l’information se retrouvent placées au cœur de l’enquête.

C’est en effet dans un e-mail que les Indian Mujahideen ont revendiqué les attentats d’aujourd’hui à Delhi. Dans ce courriel – 13 pages agrémentées d’une vidéo -, les terroristes insistent sur leur intention de commettre ces attentats en plein Ramadan.

Et cette fois-ci encore, l’e-mail de revendication a été envoyé via un accès WiFi piraté. Aujourd’hui, il s’agirait de celui de l’entreprise Kamran Power Control, dans ses locaux de Chembur à Mumbai. Lors des précédents attentats de Bangalore et d’Ahmedabad, l’utilisation du réseau WiFi, piraté, de l’américain Kenneth Haywood avait permis aux terroristes de brouiller les pistes, un temps du moins. Dans un récent e-mail, Abdul Subhan avait même poussé la provocation jusqu’à présenter Kenneth Haywood comme un allié, après son départ précipité aux Etats-Unis. Mais l’américain est depuis revenu à Mumbai.

Reste à savoir si la piste informatique permettra d’avancer dans l’enquête sur les attentats de Delhi : TCS et le Nasscom avaient fait chou blanc dans l’enquête précédente. La police était néanmoins parvenue à remonter une piste à partir de cartes SIM. Aujourd’hui, elle semble disposer de pistes sérieuses, notamment grâce à des témoins visuels.

Vite lu dans la presse indienne

Au programme de la presse indienne, cette semaine du 18 août, il y a bien sûr le lancement de l’iPhone (mais je n’y reviendrai pas, enfin, si, peut-être). Il y a aussi le terrorisme, l’inflation et son impact sur le pouvoir d’achat, l’impact du ralentissement économique global sur l’industrie IT indienne, les problèmes d’énergie, la gestion des déchets électroniques, l’ouverture attendue des services triple-play, etc.

– Le groupe des Indian Mujahideen, qui a revendiqué les attentats d’Ahmedabad, vient d’envoyer un nouvel e-mail de menaces. [ToI] Et d’annoncer, cette fois-ci, la venue prochaine d’attentats suicides dans les états du Gujarat et du Maharastra. La section anti-terroriste de la police de Mumbai aurait remonté la trace du courriel jusqu’au Khalsa College, en centre ville : les connexions à Internet du principal et des directeurs de l’institution auraient été détournées. [IBN] Et pour ne rien gâcher, Al Qaeda s’est offert le luxe de pirate le site Web de l’hébergeur indien Crystal Web Host. [DNA]

– Selon Barclays, l’inflation devrait poursuivre sa progression cette année. Elle pourrait atteindre 17 % au mois de septembre et devrait rester au-dessus des 10 % au moins jusqu’en mai 2009. [DNA] D’ailleurs, l’inflation vient d’atteindre 12,63 %. [FE] Et, enfin, la presse fait le lien entre faibles augmentations de salaires l’année prochaine dans l’industrie IT – autour de 11,4 % – et inflation. [ToI] L’an passé, la progression a été, en moyenne, de 14,8 % dans l’ensemble des grandes entreprises indiennes. [NewsX][ET][HT]

– Premier effet du ralentissement économiquement mondial, il faut attendre plus longtemps – jusqu’à un an – pour décrocher son premier boulot dans une SSII indienne, après être sorti de l’école. [HBL] Mais l’immobilier risque aussi de souffrir. Déjà, la demande pour des locaux professionnels à Noida et Gurgaon, autour de New Delhi, semble se tasser. [ET] Globalement, les marchés des services bancaires et financiers et des télécoms seraient les plus touchés. [DNA] Cela n’empêche pas Infosys d’afficher un certain optimisme en soulignant ne pas ressentir de pression baissière sur les prix de ses prestations. [DNA] Et il n’a peut-être pas tord : à Chennai, l’industrie IT devrait peser 23 Md$ en 2025. [BS] Pour autant, les éditeurs de logiciels indiens réaffirment leur volonté de chercher dans l’Europe, le Moyen-Orient de l’Afrique de nouveaux relais de croissance. [FE] Une priorité car chacun, ici, à l’instar d’Infosys et de Wipro, aborde le marché sud américain avec des réserves marquées, un marché qui manquerait de maturité. [FE] Les marchés locaux sont cependant prometteurs : l’assurance devrait investir 5 Md$ en 2011 dans son SI dans la région APAC (hors Japon), contre 3,2 Md$ en 2007. [BS] Au final, pour Cognizant, l’industrie du BPO va continuer sa croissance. [IBN] Reste que, pour le Nasscom, faire vivre son activité en Inde coûte de plus en plus cher ; le syndicat milite pour l’extension du régime d’exemption fiscale dont bénéficient la plupart des implantations de ses membres. [BS] La solution est peut-être la migration vers le Punjab : cet état veut construire son image de marque pour attirer les investissements des entreprises IT. [FE]

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Après les attentats de Bangalore : sécurité ou confort ?

Vide...

L’Université de Pune, qui avait commencé à accepter les inscriptions en ligne il y a deux ans, a dû reporter l’échéance du processus la semaine dernière. Cette prorogation a été décidée afin de donner une chance à de nombreux étudiants privés d’accès à Internet. Cette privation a une raison simple : les cybercafés de la ville étaient tous fermés. Leurs propriétaires ont entamé une grève afin de protester contre de nouvelles et sévères restrictions les concernant, imposées par la police locale.

Ces mesures trouvent leur origine dans les attentats qui ont frappé Bangalore et Ahmedabad au mois de juillet : l’enquête de police a conduit à un courriel envoyé via le réseau WiFi d’un citoyen américain installé à Navi Mumbai. D’autres courriels identiques auraient été envoyés depuis des cybercafés, dans d’autres villes du pays. Du coup, de nouvelles règles ont été introduites pour les cybercafés. En fait, de nombreuses règles relatives l’identification des clients des cybercafés existent déjà. Mais elles sont appliquées avec laxisme. Les récents attentats ont juste permis au ministère de l’Intérieur indien de se réveiller.

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