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5 juillet 2010 : journée de chaos en Inde ?
Au moins 86 vols intérieurs annulés à Mumbai, des salariés de SSII telles que Wipro et Infosys priés de rester chez eux, à Bangalore (ils compenseront en venant travailler samedi 10 juillet), des trains qui cessent de rouler au Bihar, des métros bloqués à New Delhi, des bureaux, écoles, boutiques fermé en Andhra Pradesh… (rapide tour d’horizon ici) Que se passe-t-il en aujourd’hui, en ce lundi 5 juillet ? C’est une journée de grève nationale, à laquelle a appelé l’opposition parlementaire pour protester contre l’augmentation des prix des carburants, une augmentation engagée fin juin dans la perspective d’une libéralisation de ces prix. Selon l’agence de presse ANI, cette mesure devrait soutenir l’inflation de 0,9 point; elle était de 10,16 % en mai dernier. Jusqu’ici, les prix des carburants était strictement régulés par le gouvernement indien.
Pour certains partis, et notamment, les communistes, la dérégulation annoncée risque de «dévaster les conditions de vie des gens.» Reliance Industries ou encore Essar Oil devraient plutôt profiter de la mesure. Mais certaines entreprises pourraient en pâtir, et pas uniquement les entreprises dont l’activité dépend largement du transport de personnes ou de marchandises : le manque de fiabilité de l’apport électrique par le réseau impose un large recours au générateurs autonomes – juste à provoquer parfois des pénuries de diesel pour les véhicules personnels. Et cela a un coût.
Vite lu dans la presse indienne
– A moyen terme, la crise pourrait servir l’industrie IT indienne. Selon certains observateurs, la conjoncture économique mondiale pourrait être l’occasion de voir passer de 20 % à 40 % la part du budget IT que les entreprises consacrent à l’offshore. [FE] Mais chez Cognizant, on s’attend tout de même à un recul de 10 à 20 % des dépenses IT des entreprises du secteur de la banque, les services financiers et l’assurence. [HBL] Chez TCS, on indique désormais que l’objectif de 10 Md$ de CA en 2010 sera difficile à atteindre. [HBL] Les activités de BPO pourraient particulièrement souffrir. Selon le Nasscom et le BPIAI (Business Process Industry Association of India), 250 000 emplois – sur un total de 700 000 – pourraient être supprimé sous l’effet de la crise. [IBN][DNA] La croissance du secteur IT pourra tomber sous les 20 %. [FE] Voire dépasser à peine les 13 % en 2009. [FE] Pour une croissance d’à peine plus de 7 % pour l’ensemble de l’économie indienne. [ToI] Reste une planche de salut : le marché intérieur, avec notamment le secteur public, dont la dépense IT devrait progresser de 15 % par an jusqu’en 2012. [FE] Planche de salut précaire alors que les prix des prestations IT pourraient baisser de 4 % entre 2009 et 2010. [DNA] Mais les inquiétudes sur la fiscalité des SEZ, ces zones d’économie spéciale qui ont porté le développement de l’industrie IT en Inde, pourraient se renforcer. [FE] Même si elles continuent de se multiplier, et justement pour cette raison. [FE]
– Toujours à son optimisme, le Nasscom estime que l’industrie IT indienne sortira de crise d’ici 12 mois. [BS] Enfin… presque, disons qu’il reste 18 mois « incertains. » [ET] Plus réservé, Infosys évite ne sort sa boule de cristal que pour y lire que « la fin des mauvaises nouvelles n’est pas encore arrivée. » [ET]
– Déjà, la crise fait sentir ses effets sur les recrutements. Selon Manpower, seulement 19 % des entreprises indiennes prévoient de recruter au premier trimestre, soit un recul de 27 % sur un an. [ToI] Dans le seul secteur IT, les créations d’emplois ont reculé de 46 % sur un an fin 2008. [HT] Le meilleur CV pour se faire embaucher ? Celui qui montre une capacité certaine aux compétences multiples et croisées. [HBL] Mais il ne faudra pas pour autant espérer d’augmentation de salaire l’an prochain. [HT] Peut-être même y aura-t-il réduction. Infosys, par exemple, demande à ses collaborateurs de l’aider à identifier 10 $ d’économie, chacun. [BS] Surtout, c’est le moment d’arrêter de falsifier les CV : les SSII indiennes se sont réveillées. [BS] De son côté, TCS a fait savoir qu’il n’embaucherait pas, cette année, en dehors des campus. [HBL] Selon Karthik Shekkar, du syndicat Unites, 50 000 postes dans l’industrie IT pourraient disparaître au cours du premier semestre 2009. [ET]
– La concurrence ne faiblit pas face à l’Inde, sur le terrain du BPO. Selon Gartner, le Mexique, la Pologne et le Vietnam se renforcent sensiblement. [HT] Et à cette liste, il conviendrait d’ajouter désormais l’Afrique du Sud. [HBL] Tiens, Infosys vient d’ouvrir un second centre de BPO en Chine… [HBL]
– Les SSII indiennes se mettent aussi au Green IT. Wipro et Infosys développent ainsi une offre de conseil et de service autour des bonnes pratiques écologiquement responsables. [HBL] Selon un sondage conduit par Nielen pour le Financial Express, le mouvement est même plus large, avec une majorité d’entreprises percevant désormais la lutte contre le réchauffement climatique comme un engagement stratégique… pour des raisons d’image et de valeur pour les actionnaires. [FE]
– Augmenter la part des contrats à prix fixe. C’est le nouvel objectif des SSII indiennes qui facturent, pour l’heure, l’essentiel de leurs prestations en jours-hommes. Sur des services ou des projets bien maîtrisés, ce mode de facturation à prix fixe permet d’améliorer la rentabilité de la SSII. Surtout, en période de vache maigre, il devrait lui permettre de fidéliser sa clientèle en lui assurant une meilleure visibilité sur les coûts. [BS] Mais ce n’est pas tout. Pour faire face à la crise, les SSII indiennes se sont aussi engagées dans la voie de la réduction des investissements. [HBL] Au moins pour TCS et Cognizant ; mais pas pour Infosys.
– Et réduire les délais de paiement. Ils seraient de l’ordre de 70 à 80 jours en moyenne, voire de 90 à 100 pour certains contrats. Une situation préjudiciable au maintien des liquidités dans la conjoncture actuelle. Les SSII indiennes aimeraient bien réduire les délais de règlement de leurs clients. [BS]
– L’élection de Barack Obama continue de faire frémir les SSII indiennes. Plusieurs d’entre elles ont prévenu la SEC d’un risque de recul du nombre de visas H1-B octroyés par les Etats-Unis, ces visas qui sont utilisés pour envoyer des ingénieurs indiens travailler sur site. [ET]
– L’état du Kerala a décidé de miser sur le logiciel libre, prévoyant l’ouverture d’un centre de formation dédié. [ITE] Le groupe médias Indian Express passe lui de NetWare à Red Hat Linux 5. [ITE] Pour faire tourner SAP, notamment.
– Un nouveau marché à prendre : le gouvernement indien prévoit d’introduire les passeports biométriques en 2010. [ToI]
– 180 jours. C’est le délai de rétention de terroristes présumés autorisée par la nouvelle législation indienne, adoptée à la suite des attentats de Mumbai. [IBN] Une disposition qui provoque l’ire d’Amnesty International et du parti communiste indien.
– Bangalore, la nouvelle des terroristes en Inde ? C’est ce que croient avoir les services indiens du renseignement. [ET] Quatre bombes ont été récemment découvertes à Ahmedabad. [HT] Mais Reliance, Infosys et Wipro auraient reçu des lettres de menaces. [ToI] Enfin, des e-mails plutôt. Envoyés depuis l’un des si nombreux hotspots non sécurisés de Mumbai ? [ToI]
– Un temps passé au second plan, le front de l’énergie a su, début janvier, revenir sur le devant de la scène. Avec une pénurie de GPL, sur fond de grève chez les pétroliers. [TH] Mais aussi d’autres carburants. [EI] Jusqu’à créer des débuts de panique à Chennai, Mumbai ou encore Bangalore. [HT][ToI][TH]
– Après l’inflation, la déflation ? Alors que l’inflation oscille désormais entre 5 et 6 % en Inde – contre plus de 10 % l’été dernier -, les banquiers alertent : l’an prochain, le pays pourrait connaître la déflation. [HT]
– Après le câble, c’est au tour de l’ADSL de découvrir, en Inde, les joies du Triple-Play. Airtel s’apprête en effet à lancer ses services de télévision sur IP. [HT] Mais la qualité de service sur Internet continue de faire défaut. Au point que le régulateur vient de tancer les opérateurs locaux. [HBL]
– Un nouveau scandale à l’indienne ? Un indien trentenaire, salarié d’une entreprise de BPO installée à Noida, dans la banlieue de New Delhi, EXL Solutions, aurait profité de ses fonctions pour siphonner les comptes bancaires de clients de l’assureur Aviva à hauteur d’environ 60 000 €. [IBN] Non, après Satyam, c’est trop peu pour faire scandale.
Vite lu dans la presse indienne
– Après l’offensive terroriste de Mumbai, les entreprises IT renforcent la sécurité sur leurs campus. [HBL][HT] Les événements ont notamment rappelé de mauvais souvenirs à Hyderabad. Infosys, Microsoft ou encore Satyam, pour n’évoquer qu’eux, auraient largement raffermi la sécurité physique de leurs installations. Les ventes de matériels de sécurité – caméra, détecteurs de métaux, etc. – seraient au beau fixe. [ToI] Bluffées par le niveau de sophistication des attaques de Mumbai, les entreprises du secteur marchand demandent de l’aide pour sécuriser leurs installations. [IE] Reste que la menace semble généralisée : alors que les aéroports indiens ont été placés en alerte maximale, un coup de fil anonyme vient de menacer d’attentats à Bangalore. [TH]
– Les SEZ, ces zones à fiscalité réduite continuent d’être l’objet de débats en Inde. De nombreuses entreprises IT s’y sont implantées pour profiter de niveaux d’imposition réduits. Mais pas encore assez. Ainsi, les administrateurs des SEZ militent-ils actuellement pour que l’imposition sur les revenus des sociétés implantées en SEZ ne soit plus calculé que sur le CA généré dans les SEZ, un CA à dissocier donc de celui généré par les autres implantations éventuelles. [BS] L’Inde compte 531 SEZ pour environ 20 Md€ d’exportations attendus pour l’exercice fiscal 2008-2009. Mais la crise économique mondiale contribuerait au ralentissement de certains projets de nouvelles SEZ. [BS] Quoique. Au Tamil Nadu (Chennai), de nouvelles SEZ devraient attirer jusqu’à 39 M€ d’investissements. [BS] Les parcs technologiques de Madurai et Tiruchi, situés en SEZ, seraient déjà pleinement réservés. [TH] Mais au Kerala, les entreprises du GTech, installées en Technopark, veulent obtenir du gouvernement une réduction de leurs loyers ; ils seraient 15 % plus chers qu’à Bangalore ou Chennai. [BS]
– L’Inde s’apprête à réviser sa législation, datant de 2000, afin de pénaliser la cybercriminalité. Jusqu’à la pédopornographie sur Internet. [ET] L’Inde devrait adopter la même ligne que l’Union Européenne.
– L’Inde aussi se met à l’heure des campagnes électorales sur Internet. [IBN] Il faut dire que, même si elle souffre notamment d’infrastructures défiantes pour fournir largement des accès à Internet à haut débit, l’Inde se place au quatrième rang des nations mondiales en nombre d’internautes. [ITE] Le nombre d’adresses IP utilisées en Inde aurait progressé de 23 % à 2,6 millions, au troisième trimestre 2008. [HBL] Et pour aider la croissance, l’opérateur public BSNL propose un ordinateur pour 62 $ en plus d’un abonnement à Internet. [ITE]
– Une belle opportunité en vue pour les SSII : l’Etat de l’Haryana veut informatiser la gestion de sa fiscalité. Un projet à plus de 600 MRs. [FE] Autre opportunité en vue : l’informatisation des industriels de l’énergie, programmé pour l’horizon 2012. [BS] Et il faut ajouter à cela les projets des banques chinoises de multiplication des distributeurs automatiques de billets. [ITE]
– Le retournement de conjoncture ne fait pas que des malheureux. Alors que ingénieurs tous frais émoulus des instituts indiens de technologie (IIT) commenceraient à peiner à trouver place au sein des grandes SSII locales, les startups en profiter pour recruter à bon compte. [BS] Au Punjab, les licenciements ont néanmoins commencé. [FE] Dans l’IIT d’Hyderabad, les cours de .Net, SharePoint, Oracle et SQL Server commencent à voir baisser leurs effectifs. [HBL]
– L’inflation continue son reflux, à un peu plus de 8 % sur un an. [NewsX] Mais la croissance aussi ralentit, à 7,6 % au second trimestre de l’exercice fiscal en cours. [ToI]
– La situation reste mauvaise sur le front de l’électricité. L’état du Tamil Nadu (Chennai) limite ainsi à 20h l’approvisionnement par le réseau des industries. Et a réduit de 40 % leur autorisation de consommation. [FE] La situation n’est guère meilleure du côté d’Hyderabad. [TH] Ou encore au Karnataka (Bangalore) où il faut compter avec 2h de coupure par jour, en ville, et jusqu’à 12h dans les villages. [ITE]
– La portabilité du numéro fait à son tour, après la 3G, les frais des tensions entre le régulateur indien et le ministère local des télécommunications. Tous deux ne cachent plus leur désaccord sur la procédure à mettre en place. [HBL] Reste que, en 2010, l’Inde devrait compter 500 millions d’utilisateurs du téléphone mobile, contre 325 millions aujourd’hui. [HBL] Pour un chiffre d’affaires de 54 Md$ en 2012. [HBL] Les enchères pour les licences 3G doivent commencer en décembre ; les opérateurs publics MTNL et BSNL devraient pouvoir ouvrir leurs services dès mars 2009. [NewsX] Pour WiMax, le processus devrait s’achever en janvier. [HBL]
Vite lu dans la presse indienne
– Cela peut sembler caricatural, mais l’image de l’Inde moderne, vue du Japon, semble se construire autour d’une industrie IT florissante et de… Bollywood avec, en tête d’affiche, l’incontournable Shahrukh Khan. [DNA]
– L’Inde attendrait-elle trop de la 3G ? Le ministère des finances estime pouvoir récolter quelques 400 MdRs des enchères pour les licences. Mais les observateurs estiment que les opérateurs vont chercher à limiter les dégâts et éviter d’offrir plus que le prix de réserver. Il n’y aurait en fait que 17 MdRs à gagner. [BS]
– On ne plaisante pas avec l’électricité dans un pays qui en manque cruellement. Les mauvais payeurs de l’état du Maharastra devraient prochainement l’apprendre à leurs dépens : ils ne recevront plus de courant. [DNA] Reste à espérer qu’ils ne fassent pas comme d’autres : se raccorder sauvagement à un branchement voisin.
– On ne lésine pas sur les investissements pour développer l’industrie IT. L’état du Kerala a promis 200 MdRs pour s’imposer dans le paysage. [BS]
– Retour en Europe. Les Midlands britanniques veulent attirer les SSII indiennes. La région attire déjà les entreprises du sous-continent spécialisées dans l’ingénierie et l’automobile. Mais là, il est question de favoriser le développement de « l’économie du savoir. » [HBL] En attendant, l’industrie IT envoie quelque 11 000 personnes chaque année sur le territoire de sa Majesté. [ET]
– Les Hotspots WiFi vont continuer de se multiplier en Inde. Alpsoft vient de contracter avec la chaine Cafe Coffeee Day pour équiper 200 de ses cafés d’ici à mars 2009, dans 11 villes – Hyderabad, Mumbai, Pune, Delhi, Chennai, Ahmedabad, notamment. [BS]
– Attirer les entreprises IT vers les zones rurales. C’est l’ambition de l’état du Karnataka qui vient de créer une « politique pour l’IT en zone rurale ». Et de faire la promotion de villes telles que Mysore, Mangalore ou encore Hubli. Un moyen de désengorger Bangalore ? [BS]
– Bonne nouvelle pour les industriels des services informatiques. Si les secteurs de la banque, des services financiers et de l’assurance risquent de réduire leurs dépenses IT à court terme, cela pourrait ne pas être du tout le cas des industries manufacturières de biens durables : Philips, Godrej, ou encore Samsung devraient dépenser 5 % de leur CA cette année pour moderniser leur SI. [BS]
– L’inflation reste relativement stable. Fin septembre, elle était de 12,14 % sur un an. [BS]
Vite lu dans la presse indienne
– Le marché indien de la téléphonie mobile est le second au monde en nombre d’abonnés, derrière la Chine, mais le premier en rythme de croissance : fin juillet, il y avait 296 millions d’abonnés au téléphone mobile en Inde, contre 192,98 millions un an plus tôt, soit une progression de 53,44 % en un an. La bonne nouvelle ? Cela pourrait continuer encore longtemps ; le taux de pénétration n’est que de 29 %… et certains utilisent déjà 2 voire 3 téléphones mobiles. [NewsX] D’ici cinq ans, c’est un total de 600 millions d’abonnés que l’on attend. [FE] Quant à la 3G, qui doit arrivée d’ici la fin 2009, elle devrait principalement à ouvrir de nouvelles ressources en fréquences pour les communications vocales. [ToI]
– La situation reste durablement difficile sur le front de l’électricité. En 2004/05, ce sont 10 254 MW de capacité qui ont fait défaut à l’Inde pendant les heures de forte demande. Pour 2008/09, la prévision était de 18 073 MW. Le déficit réel de capacité devrait atteindre 21 701 MW. [FE]
– L’inflation reflue quant à elle modestement, à 12,10 %. Mais certains s’attendent à la voir remonter au troisième trimestre, jusqu’à atteindre 13,5-14 %. [FE]
– La biométrie fait son entrée dans les classes des 115 écoles de la ville de Vadodara : elle sera utilisée, notamment, pour… faire l’appel. [IE] Mais pas que des élèves : cela servira aussi à contrôler la présence des enseignements et des autres personnels.
– Présidentielles US : le Nasscom avance ses pions en coulisses. Le syndicat patronal des SSII indiennes a organisé de nombreuses réunions avec les équipes d’Obama et de McCain afin de faire la promotion de l’externalisation en Inde. [ToI]
– Pas question de se laisser faire. Les cybercafés de Pune ont décidé de saisir la Haute Cour de Justice de Mumbai pour contester les contraintes que l’administration locale entend faire peser sur leur activité. [IE]
– Du boulot en plus pour Greenpeace, en Inde : selon la chaine de télévision ITV, les déchets recyclables collectés auprès des foyers britanniques sont illégalement abandonnés dans des puits du Tamil Nadu. C’est moins cher que de recycler. [DNA]
– Cela va faire rêver quelques PDG occidentaux : Sameer Sain, PDG du fond indien Future Capital, s’octroie une rémunération annuelle correspondant à près 25 % du bénéfice net de son entreprise. Dans le sous-continent, ces rémunérations dorées commencent à faire jaser. Les patrons de SSII ne figurent pas dans le Top 50 des privilégiés. [ET]
– Vie des sociétés. MPhasis (EDS) ouvre de nouvelles installations à Hyderabad, installations dédiées aux services de support applicatif, avec 100 personnes pour commencer et un objectif à 12 mois de 1000 collaborateurs. [HBL] Wipro ouvrira, dans six mois, un nouveau centre de BPO à Vizag, d’une capacité de 1200 postes dans un premier temps puis de 6000 à terme. [HBL] Infosys maintient ses projets de recrutement de 18 000 personnes pour cette année, et pour la suivante. Mais attention : les augmentations de salaires reculent ; elles resteront inférieures à 10 % en moyenne. [FE] Satyam croît à l’opportunité des marchés émergents. Il escompte y remporter au moins 3 à 4 contrats, pour un montant compris entre 8 et 50 M$, d’ici la fin décembre. [ET]
– Satyam mise sur Windows Vista. La SSII reprend à son compte les prévisions de migration vers Vista de Gartner. La SSII y passe elle-même – 17 000 de ses 51 000 postes de travail ont déjà migré – mais, surtout, chercher à profiter de l’aubaine : elle a créé un laboratoire de test de compatibilité logicielle pour aider ses clients à migrer rapidement. [HBL]
– Selon Forrester Research, plus de 40 % des grandes entreprises américaines et européennes prévoient de réduire leur budget IT pour 2009. Au final, pour Infosys, « chaque jour, nous recevons des mauvaises nouvelles des Etats-Unis. » [DNA]
Vite lu dans la presse indienne
Programme chargé pour cette revue de presse indienne hebdomadaire avec, un accord important pour le développement du nucléaire civil en Inde, les pénuries d’électricité, ou encore l’ouverture de discussions pour la libéralisation des échanges entre Inde et Europe. Mais on parle aussi du marché domestique indien des services informatiques, de la situation économique, de la formation des ingénieurs en informatique, ainsi que de leur fidélisation.
– C’est la fête sur le front de l’énergie : l’Inde va pouvoir étendre son parc nucléaire civil. Cet été, le pays avait conclu un accord bilatéral en ce sens avec les Etats-Unis. Mais cet accord doit être ratifié par le congrès américain ; ce n’est pas encore le cas. Plus rapide, le groupe des pays fournisseurs de technologies nucléaires (NSG) vient de donner son feu vert au commerce de ces technologies avec l’Inde. Sans surprise, Paris s’est manifesté comme l’un des principaux soutien de l’Inde : Jacques Chirac avait déjà conclu un accord bilatéral avec le sous-continent, en ce sens, en février 2006. [ToI] Du coup, la France – avec Areva – prend une petite longueur d’avance. Petite parce que la Russie collabore déjà à la construction de deux centrales nucléaires de 1000 MW dans la ville de Kundakulum. L’Inde est longtemps resté dans une situation particulière : considéré comme pays « ami » des pays occidentaux, il détient l’arme nucléaire mais n’a jamais accepté de signer le traiter de non prolifération, se fermant ainsi certaines possibilités de commerce et de développement. Seul bémol, relevé par la presse indienne : la Chine a formulé des objections à l’entrée de l’Inde dans le club des pays nucléarisés. Retrouvez l’histoire du nucléaire indien ici.
– Dans l’immédiat, l’électricité continue d’être un problème au quotidien. A Chennai, on vient de passer à 5h sans électricité par jour. [IBN] A Pune, on vient de passer à 7h. [ToI]
– Des discussions vont commencer dès aujourd’hui à Bruxelles entre des représentants de la Commission Européenne et le ministre indien du commerce en vue d’un accord pour une ouverture plus large des marchés respectifs. Au menu des discussions : commerce de biens et de services, investissement et propriété intellectuelle. Le fruit des négociations devrait être présenté à l’occasion de la visite à Paris du premier ministre indien Manmohan Singh, dans le courant du mois de septembre. [HT] Et le gouvernement indien de pousser en faveur d’un accord bilatéral facilitant la mobilité des travailleurs. [ToI]
– On regarde encore du côté de la campagne pour les élections présidentielles aux Etats-Unis. En effet, le candidat démocrate Barack Obama a fait part de son intention d’industrialisation le processus d’attribution des visas H2B. La réflexion retient l’attention ici : les visas H2B sont notamment utilisés pour envoyer des collaborateurs de SSII indiennes, de l’autre côté du Pacifique, auprès de leurs clients.
– L’enquête sur les attentats d’Ahmedabad et de Bangalore, fin juillet, se poursuit. La police aurait retrouvé des disques durs utilisés par les suspects, dans un cybercafé. [EI]
– Le marché domestique, l’autre relais de croissance des SSII indiennes. Elles l’on longtemps négligé mais s’y intéressent de plus en plus. Il a progressé de 42% en 2007 et devrait atteindre 23,3 Md$ en 2008, selon le Nasscom. [ET] Les premiers exemples d’entreprises ayant recours à l’informatisation pour améliorer efficacité et rentabilité sont là. [FE] Reste que les entreprises indiennes ne sont pas encore très adeptes du BPO. [IBN] Alors, récession au US oblige, les SSII indiennes ne se tournent pas seulement vers l’Europe, elles visent aussi le Japon. [ET]
Vite lu dans la presse indienne
Au programme de la presse indienne, cette semaine du 25 août, on revient bien sûr la stratégie de croissance externe des SSII indiennes, après le rachat d’Axon par Infosys. On parle aussi campagne présidentielle aux US, suicide à Bangalore, inflation, énergie, environnement, et ressources humaines.
– L’industrie indienne des services informatiques semble avoir engagé sa saison des acquisitions. On l’a vu avec Infosys ; Wipro a dévoilé ses intentions, malgré une grande prudence affichée. [ET] HCL s’est offert l’américain Control Point. [BS] De manière générale, il s’agit de lutter contre le ralentissement économique aux Etats-Unis avec de la croissance externe. [ET] Mais pour beaucoup, le ralentissement des dépenses IT pourrait durer « un certain temps ». [DNA] Mais, en bourse, les entreprises IT sont portées par la faiblesse de la roupie [HBL][BS]. Certaines valeurs disposeraient même de belles réserves de croissance. [ET] Au final, le marché indien des services informatiques pourrait atteindre 8,1 Md$ en 2011. [ET] Un renforcement des taux d’utilisation des effectifs serait tout de même bienvenu. [ET]
– Le salut est dans le SOA ? En Inde, ce marché pourrait progresser de 49 % entre 2006 et 2009. 20 % des plus gros clients SAP locaux – soit 300 gros budgets – devraient se laisser convaincre. [BS]
– Le candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine Barack Obama ne fait pas recette en Inde. Ses positions opposées à l’externalisation offshore sont reprises par la presse locale mais commentées avec circonspection. Pour le président de Genpact, par exemple, « il y a une grosse différence entre ce que l’on dit avant l’élection et ce que l’on fait après. » [FE][HBL]
– Fait-il bon vivre à Bangalore ? On y compte environ 200 suicides par mois. Selon l’OMC, le ratio est 17 suicides pour 100 000 habitants, le plus élevé en Inde devant New Delhi, Mumbai et Chennai qui affichent des ratios de 10, 12 et 11 respectivement. [IBN] Principale cause de suicides : le stress, professionnel dans les entreprises IT, et financier. [ToI]
Vite lu dans la presse indienne
Au programme de la presse indienne, cette semaine du 18 août, il y a bien sûr le lancement de l’iPhone (mais je n’y reviendrai pas, enfin, si, peut-être). Il y a aussi le terrorisme, l’inflation et son impact sur le pouvoir d’achat, l’impact du ralentissement économique global sur l’industrie IT indienne, les problèmes d’énergie, la gestion des déchets électroniques, l’ouverture attendue des services triple-play, etc.
– Le groupe des Indian Mujahideen, qui a revendiqué les attentats d’Ahmedabad, vient d’envoyer un nouvel e-mail de menaces. [ToI] Et d’annoncer, cette fois-ci, la venue prochaine d’attentats suicides dans les états du Gujarat et du Maharastra. La section anti-terroriste de la police de Mumbai aurait remonté la trace du courriel jusqu’au Khalsa College, en centre ville : les connexions à Internet du principal et des directeurs de l’institution auraient été détournées. [IBN] Et pour ne rien gâcher, Al Qaeda s’est offert le luxe de pirate le site Web de l’hébergeur indien Crystal Web Host. [DNA]
– Selon Barclays, l’inflation devrait poursuivre sa progression cette année. Elle pourrait atteindre 17 % au mois de septembre et devrait rester au-dessus des 10 % au moins jusqu’en mai 2009. [DNA] D’ailleurs, l’inflation vient d’atteindre 12,63 %. [FE] Et, enfin, la presse fait le lien entre faibles augmentations de salaires l’année prochaine dans l’industrie IT – autour de 11,4 % – et inflation. [ToI] L’an passé, la progression a été, en moyenne, de 14,8 % dans l’ensemble des grandes entreprises indiennes. [NewsX][ET][HT]
– Premier effet du ralentissement économiquement mondial, il faut attendre plus longtemps – jusqu’à un an – pour décrocher son premier boulot dans une SSII indienne, après être sorti de l’école. [HBL] Mais l’immobilier risque aussi de souffrir. Déjà, la demande pour des locaux professionnels à Noida et Gurgaon, autour de New Delhi, semble se tasser. [ET] Globalement, les marchés des services bancaires et financiers et des télécoms seraient les plus touchés. [DNA] Cela n’empêche pas Infosys d’afficher un certain optimisme en soulignant ne pas ressentir de pression baissière sur les prix de ses prestations. [DNA] Et il n’a peut-être pas tord : à Chennai, l’industrie IT devrait peser 23 Md$ en 2025. [BS] Pour autant, les éditeurs de logiciels indiens réaffirment leur volonté de chercher dans l’Europe, le Moyen-Orient de l’Afrique de nouveaux relais de croissance. [FE] Une priorité car chacun, ici, à l’instar d’Infosys et de Wipro, aborde le marché sud américain avec des réserves marquées, un marché qui manquerait de maturité. [FE] Les marchés locaux sont cependant prometteurs : l’assurance devrait investir 5 Md$ en 2011 dans son SI dans la région APAC (hors Japon), contre 3,2 Md$ en 2007. [BS] Au final, pour Cognizant, l’industrie du BPO va continuer sa croissance. [IBN] Reste que, pour le Nasscom, faire vivre son activité en Inde coûte de plus en plus cher ; le syndicat milite pour l’extension du régime d’exemption fiscale dont bénéficient la plupart des implantations de ses membres. [BS] La solution est peut-être la migration vers le Punjab : cet état veut construire son image de marque pour attirer les investissements des entreprises IT. [FE]
Vite lu dans le presse indienne
– L’inflation continue d’alimenter les préoccupations des économistes indiens, avec un bond à 12,44 % la semaine dernière [TH]. Selon le cabinet Dun & Bradstreet, l’inflation devrait rester supérieure à 10 % jusqu’à la fin de l’année [BS]. De son côté, la banque centrale indienne s’inquiète d’un risque de recul de l’investissement des entreprises pour la période 2008/2009 [FE][ET]. Déjà, quelques DRH préviennent : la situation économique globale devrait conduire à une contraction des volumes de recrutement [FE]. D’ailleurs, la demande pour les services de cabinets de replacement n’a jamais été aussi élevée [HBL]. Et la pression est renforcée sur les personnels les moins productifs [ToI]. Ce qui n’empêche pas d’industrie IT indienne de continuer à attirer [HT]. Et apparemment à juste titre : selon IBM, notamment, le marché intérieur indien continue d’afficher une croissance significative [HBL]. Il faut dire que Big Blue se porte bien en Inde, avec quelques 1,4 Md$ de contrats signés sur le marché intérieur au dernier trimestre [HBL].
– Les 3009 plus grosses entreprises indiennes marquent le pas. Elles ont déclaré un bénéfice net en recul de 3,7 % au second trimestre 2008 par rapport au premier, malgré un CA en croissance séquentielle de 4,4 % [FE].
– Quelques bonnes nouvelles arrivent sur le front de la pénurie d’électricité. Au Karnataka (Bangalore), les coupures de courant ont été suspendues dans les zones urbaines et réduites à 7h par jour dans les zones rurales [TH]. Les pluies de la mousson ont enfin commencé à remplir les barrages du Karnataka, ainsi que du Kerala et du Tamil Nadu (Chennai) [TH]. La production électrique reste cependant problématique avec seulement 200 MW de capacité supplémentaire chaque semaine, contre 1000 MW en Chine [ET]. Mais les projets sont là. Des exemptions fiscales ont été accordées aux plus ambitieux [HT]. Tata Power voudrait rapidement investir au moins 3 Md$ dans le nucléaire [HT]. Mais l’avenir est peut-être aussi au bois et… au charbon, plus économiques que le diesel [BS]. Surtout, les échanges d’électricité pourraient être facilités avec l’ouverture officielle de la première place de marché locale pour cette ressource [MN].
– Les industries indiennes des services informatiques et de l’externalisation de processus métiers prennent leurs difficultés à bras le corps. Les entreprises de BPO cherchent ainsi de nouveaux relais de croissance, notamment en s’implantant dans des pays à coût encore plus faible, comme les Philippines [ET]. HCL réfléchit à Singapour pour servir ses clients en Chine [FE]. Plus généralement, les SSII indiennes cherchent à se faire payer plus rapidement : les délais de règlement n’ont quasiment pas cessé d’augmenter depuis un un an, jusqu’à attendre 90 jours pour TCS [HBL]. Tout cela alors que les clients des SSII indiennes s’efforcent de plus en plus de consolider leurs contrats afin de réaliser des économies en limitant le nombre de prestataires [HBL].
– Le marché intérieur indien intéresse Dell. Le constructeur américain veut renforcer sa présence dans une centaine de villes du pays d’ici la fin de l’année, pour mieux séduire les PME locales [BS]. L’objectif : générer 1 Md$ de CA en Inde en 2009 [HBL].
– Où s’installer en Inde ? Lors de mes trois semaines de découverte de l’industrie IT indienne, on m’a expliqué que Gurgeon, grand centre de BPO de la banlieue de Delhi, était en déclin au profit de Noida, ou encore que Bangalore arrivait à saturation alors que Chennai et Hyderabad étaient en pleine explosion. Ce n’est probablement pas tout à fait erroné. Chennai vient d’avoir le feu vert pour la modernisation de son aéroport [ToI]. Hexaware vient de fermer son centre de développement de Gurgoan [HBL]. Mais c’est l’état du Gujarat (Gandhinagar, Ahmedabad, Surat) qui attire le plus d’investissements [ET].
– Le chiffre laisse rêveur : Airtel compte désormais quelques 75 millions d’abonnés ; c’est le quatrième plus gros opérateur mobile au monde [HT]. Droit dans ses bottes, Airtel fait partie des 16 opérateurs GSM indiens qui défient le régulateur local : ce dernier leur a imposer d’interconnecter leurs réseaux avec celui, émergent, de Reliance Communications [HBL]. Un nouveau concurrent mal venu ? Peut-être, à un moment où le ministère des télécommunications veut augmenter la redevance imposée aux opérateurs mobiles pour l’utilisation des fréquences qui leur ont été allouées avec leur licence [ET], et où le projet de mise en œuvre de la portabilité du numéro continue de faire des remous [BS].
– La télévision arrive sur les mobiles indiens, via les simples et modestes réseaux GPRS. Time Broadband Services (TBSL) lance ainsi 15 chaînes mobiles, avec un objectif de 99 canaux, à terme [NewsX]. Bien vu : ce sont les loisirs qui portent la croissance des services mobiles à valeur ajoutée dans les pays émergents [BS].
– En Inde, Siemens va renforcer les équipes de développement pour ses solutions de gestion du cycle de vie des produits (PLM). Siemens emploie quelques 700 développeurs à Pune et compte 2500 clients pour ses outils de PLM, avec un objectif de croissance de 25 % par an [DNA].
– Accenture entend poursuivre le développement de ses effectifs indiens. Ceux-ci sont actuellement de 37 000 personnes. Ils devraient atteindre 50 000 d’ici à 5 ans [DNA]. Selon Pankaj Vaish, directeur exécutif du centre de BPO d’Accenture à Bangalore, l’Inde, avec 13 centres de production d’Accenture, concentre la moitié des effectifs des centres de production délocalisés de la SSII.
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