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Google Street View se heurte à la sensibilité sécuritaire indienne

La menace terroriste reste très présente dans les esprits.

Selon MediaNama, Google a du interrompre son travail de photographie systématique des rues de Bangalore, pour son service Street View, à la demande des autorités locales. Selon mes confrères, Google a reçu une lettre de la Police de Bangalore. Mais il n’a pas souhaité commenter son contenu. Lors du début des opérations, Google India avait pourtant assuré avoir obtenu toutes les autorisations nécessaires pour photographier les rues de Bangalore. Selon un informateur anonyme, le point de litige porterait sur le statut de Google India et sur la collecte massive de données médias par une entreprise étrangère. En outre, l’approche très ouverte de Google en matière de cartographie et d’imagerie satellite ne contribuerait pas trop à lui attirer les grâces des autorités Indiennes. Mais pour comprendre la situation, il convient de revenir un peu en arrière.

 

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Liaisons dangereuses entre renseignement pakistanais et crime organisé en Inde

Cet article est extrait de l'édition n°30 de la lettre d'information Security Defense Business Review, à paraître le mardi 14 décembre.

Les autorités indiennes viennent de saisir le GAFI [Groupe d’Action Financière, qui lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, NDLA] au sujet des fausses roupies qui seraient produites par le Pakistan. Les services de renseignement indiens accusent le Pakistan de vouloir déstabiliser leur économie en favorisant les réseaux de fausse monnaie et l’Inde soupçonne que les bénéfices de ce trafic servent ensuite à financer des organisations terroristes « sponsorisées » par l’ISI (Inter-Services Intelligence,  principale agence de renseignement pakistanaise). Le réseau s’étendrait en Inde, au Népal, au Pakistan, au Bangladesh, en Thaïlande et aux Emirats Arabes Unis.

Fausse monnaie et contrefaçons multimédia, même combat…

Si cette affaire relève de la rivalité historique entre les deux puissances régionales, elle révèle aussi les liens entre les services pakistanais et le crime organisé indien. Selon les informations indiennes, les fausses roupies seraient imprimées à Quetta (capitale du Baloutchistan, au sud-ouest du pays, près de la frontière afghane) et entreraient ensuite en Inde en utilisant les réseaux de la « D-Company ». Une des filières de distribution de la fausse-monnaie se ferait en parallèle aux réseaux de revente de DVD et CD contrefaits, eux aussi entre les mains de la « D-Company », organisation criminelle considérée comme une des plus puissantes du sous-continent dont le leader est Dawood Ibrahim Kaskar. Contrebandier puis trafiquant de drogue, Dawood s’est fait une place au sein de la pègre indienne en s’alliant avec des criminels hindous et musulmans. La « D-Company » s’est également spécialisée dans le racket de l’industrie cinématographique indienne, le mythique « Bollywood », et dans les paris illégaux sur le sport national, le cricket.

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L’Inde a-t-elle trouvé le remède à la cybercriminalité ?

D’aucun voudraient sûrement le croire. En novembre dernier, l’Inde s’est dotée de l’arsenal pénal nécessaire à la lutte contre la cybercriminalité et, en particulier, le cyber-terrorisme – lui donnant une définition légale assortie de peines de prison à vie et d’amende d’un montant non précisé, ainsi qu’une cour de justice spécifique. Un texte qui, selon le Business Standard, rend les fournisseurs d’accès à Internet responsables de l’utilisation faite de leurs points d’accès WiFi. Pour mémoire, c’est un tel point d’accès qui avait, à Mumbai, été piraté pour revendiquer des attentats en Inde en 2008. Et, pour mémoire, en mai 2009, Deloitte et le Data Security Council of India avaient estimé à 86 % la part des réseaux WiFi vulnérables en Inde. Plus tôt, en mars dernier, la cellule de lutte contre la cybercriminalité de la police de Mumbai soulignait la difficulté de ses missions, indiquant notamment faire des efforts de sensibilisation auprès des cadres des multinationales implantées localement. Une initiative loin d’être superflue, si l’on en croît PricewaterhouseCoopers : en avril 2009, le cabinet relevait que les données d’entreprises comptaient pour 68 % des fuites de données en Inde… contre 32 % pour les données relatives à la propriété intellectuelle. Les mêmes efforts pourraient même être consentis pour les personnalités politiques: en juin dernier, l’ancien ministre indien de l’union, Mani Shanka Aiyar, a vu son compte de messagerie électronique piraté.

Mais, comme dans d’autres pays, les autorités indiennes semblent avoir bien pris la mesure du risque lié à la cybercriminalité et au cyberterrorisme, tout particulièrement celui visant les infrastructures vitales. Un plan de protection de ces infrastructures a d’ailleurs été finalisé en juillet 2009. Un plan global qui doit encore être décliné pour les différents secteurs d’activité concernés.

Pour autant, des avancées concrètes ont déjà eu lieu, à commencer par la création d’une cellule spécialisée dans la sécurisation des points d’accès WiFi des entreprises, dans l’état du West Bengal, avec le soutien du Nasscom.

Mais, en Inde, la préoccupation de la cybersécurité semble d’autant aigüe que le pays a clairement eu l’occasion de constater des liens entre cybercriminels et terroristes plus «traditionnels», à Bangalore, New Delhi, ou encore Mumbai, en 2008. Pour ajouter un peu aux craintes des autorités, des audits de sécurité conduits sur les systèmes d’informations de multinationales implantées à Bangalore ont montré, en mars dernier, des échanges réguliers entre salariés de ces entreprises et des groupes jihadistes. Des entreprises qui ont reçu des menaces d’attaques sur les installations, selon l’Economic Times of India.

Les SSII indiennes s’arment face à la menace terroriste

Vu des Etats-Unis, l’Inde est l’un des pays les plus affectés par le terrorisme [IE]. Le 13 septembre, les Etats-Unis ont d’ailleurs indiqué s’attendre à un accroissement de la menace terroriste en Inde à l’occasion des fêtes de Diwali, notamment [EI]. A juste titre. Récemment, par exemple, un projet d’attaque sur Delhi a été découvert ; il était comparable à celui dont a été victime Mumbai fin novembre 2008 [HT]. Mumbai, dont l’hôtel Taj, au centre de cette attaque, a, en début d’année, reçu deux e-mails de menaces [DNA]. L’aéroport de Mumbai a fait l’objet de menaces comparables [HT].

Sans trop de surprise, le premier avril dernier, l’assureur public GIC a par ailleurs relevé de plusieurs points le montant de ses primes d’assurance aux personnes contre les actes terroristes… [HT]

De son côté, le gouvernement indien a prévenu, en avril dernier, de menaces sur les scientifiques de l’agence spatiale locale [NewsX]. Mais aussi, fin mars dernier, de risques d’actions terroristes à Bangalore [HT]. Là, les SSII commencent à recevoir la protection d’une force paramilitaire gouvernementale, le CISF. Infosys a été la première à en profiter [IBN] à raison de 101 gardes armés pour une facture de 2000$/jour. Une protection qui s’ajoute à celle accordée par le gouvernement, de 600 membres des forces spéciales, fin mars dernier [TH].

Limiter les communications non contrôlées

Pour éviter que ne se reproduise un scénario comme celui de Mumbai, les opérateurs indiens ont cessé de connecter à leurs réseaux les téléphones mobiles dépourvus d’IMEI depuis le 15 avril [HT]. Reliance a de son côté désactivé quelque 36 000 lignes en juin, des lignes qui avaient été ouvertes à l’aide de faux documents d’identité [DNA]. A Mumbai, un projet visant à rendre obligatoire le contrôle d’empreintes digitales dans les cybercafés est en cours d’examen [DNA].

L’inde, un pays sûr ?

Souvenez-vous, c’est en juillet dernier, alors que j’étais en Inde pour LeMagIT : Bangalore était frappée par 9 explosions de bombes [au moment des explosions, j’étais en avion, en transit pour Bangalore depuis Chennai, justement…].

La question de la sécurité des entreprises IT de la région a été posée, notamment par nos confrères de DNA Sunday rappelant que les faillés de sécurité du périmètre d’Electronic City, où sont installées toutes les entreprises IT de Bangalore, n’ont pas été colmatées. Et l’on a même pu entendre des patrons de ces entreprises demander l’aide de l’Etat pour renforcer la sécurité des lieux.

Depuis, il y a eu les attentats d’Ahmedabad, de New Delhi et encore de Mumbai, notamment. Al-Qaeda a récemment menacé d’autres attaques sur le pays.

La personne responsable du financement des attentats de Bangalore aurait été arrêtée récemment, confirmant le lien avec l’organisation LeT, responsable des attentats de Mumbai. Et ce financement semble désormais clairement lié à la mafia, comme certains l’évoquaient déjà en septembre dernier. La mafia, qui serait en train de faire de l’Inde une plaque tournante de la drogue, tirerait notamment d’importants revenus… du piratage de films, selon un rapport du think tank américain, la Rand Corporation. Tiens, justement, la police indienne vient de saisir pour 600 000 Rs de VCD et DVD pirates.

Certes, désormais, les entreprises IT et les compagnies pétrolières figurent en tête des priorités de la CISF, la Central Industrial Security Force, une unité de police indienne dédiée à la protection des sites industriels. Mais le risque terroriste n’est pas le seul. Il y a quelques mois, on pu suivre l’histoire malheureuse d’un patron lynché à Noida par des salariés qu’il venaient de licencier. A Pune, un chef de projet d’une entreprise spécialisée dans le développement logiciel vient d’arrêté : il est accusé d’avoir ouvert le feu sur trois personnes à l’issue d’une dispute liée à la conduite automobile…

A cela, on peut bien sûr ajouter les violences interconfessionnelles ou politiques. Fin janvier, des Maoistes ont par exemple fait exploser un centre de contrôle du réseau de l’opérateur mobile public BSNL, à Bihar. Dans un e-mail, Devidas explique : « les Maoistes ne veulent pas de présence gouvernementale et BSNL est une entreprise publique. Détruire la tour permet aussi de couper les communications de la police, notamment. » Mais ce n’est pas tout : ces extrémistes peuvent aussi s’en prendre à des intérêts privés : « détruire les tours d’un opérateur privé leur donne l’opportunité de dire qu’ils combattent les forces capitalistes. Par le passé, ils se sont aussi attaqués à des prisons, pour faire évader des complices. » Et Devidas d’indiquer que le problème n’est pas isolé : « Dans certaines régions de l’état d’Andhra Pradesh, c’est la routine depuis au moins 30 ans. Dans l’Ouest du Bengale et en Orissa, le problème est présent depuis 1997, lorsque le mouvement des Naxals s’est manifesté pour la première fois. Même chose au Maharashtra. » Et d’ajouter que Naxals et Maoistes visent les réseaux de télécommunications ouverts au public parce que… ils ont leurs propres réseaux télécoms, très modernes et très efficaces.

Bref, non, décidément, l’Inde n’est pas le pays tranquille de certaines images d’Epinal.

Vite lu dans la presse indienne

– A moyen terme, la crise pourrait servir l’industrie IT indienne. Selon certains observateurs, la conjoncture économique mondiale pourrait être l’occasion de voir passer de 20 % à 40 % la part du budget IT que les entreprises consacrent à l’offshore. [FE] Mais chez Cognizant, on s’attend tout de même à un recul de 10 à 20 % des dépenses IT des entreprises du secteur de la banque, les services financiers et l’assurence. [HBL] Chez TCS, on indique désormais que l’objectif de 10 Md$ de CA en 2010 sera difficile à atteindre. [HBL] Les activités de BPO pourraient particulièrement souffrir. Selon le Nasscom et le BPIAI (Business Process Industry Association of India), 250 000 emplois – sur un total de 700 000 – pourraient être supprimé sous l’effet de la crise. [IBN][DNA] La croissance  du secteur IT pourra tomber sous les 20 %. [FE] Voire dépasser à peine les 13 % en 2009. [FE] Pour une croissance d’à peine plus de 7 % pour l’ensemble de l’économie indienne. [ToI] Reste une planche de salut : le marché intérieur, avec notamment le secteur public, dont la dépense IT devrait progresser de 15 % par an jusqu’en 2012. [FE] Planche de salut précaire alors que les prix des prestations IT pourraient baisser de 4 % entre 2009 et 2010. [DNA] Mais les inquiétudes sur la fiscalité des SEZ, ces zones d’économie spéciale qui ont porté le développement de l’industrie IT en Inde, pourraient se renforcer. [FE] Même si elles continuent de se multiplier, et justement pour cette raison. [FE]

– Toujours à son optimisme, le Nasscom estime que l’industrie IT indienne sortira de crise d’ici 12 mois. [BS] Enfin… presque, disons qu’il reste 18 mois « incertains. » [ET] Plus réservé, Infosys évite ne sort sa boule de cristal que pour y lire que « la fin des mauvaises nouvelles n’est pas encore arrivée. » [ET]

– Déjà, la crise fait sentir ses effets sur les recrutements. Selon Manpower, seulement 19 % des entreprises indiennes prévoient de recruter au premier trimestre, soit un recul de 27 % sur un an. [ToI] Dans le seul secteur IT, les créations d’emplois ont reculé de 46 % sur un an fin 2008. [HT] Le meilleur CV pour se faire embaucher ? Celui qui montre une capacité certaine aux compétences multiples et croisées. [HBL] Mais il ne faudra pas pour autant espérer d’augmentation de salaire l’an prochain. [HT] Peut-être même y aura-t-il réduction. Infosys, par exemple, demande à ses collaborateurs de l’aider à identifier 10 $ d’économie, chacun. [BS] Surtout, c’est le moment d’arrêter de falsifier les CV : les SSII indiennes se sont réveillées. [BS] De son côté, TCS a fait savoir qu’il n’embaucherait pas, cette année, en dehors des campus. [HBL] Selon Karthik Shekkar, du syndicat Unites, 50 000 postes dans l’industrie IT pourraient disparaître au cours du premier semestre 2009. [ET]

– La concurrence ne faiblit pas face à l’Inde, sur le terrain du BPO. Selon Gartner, le Mexique, la Pologne et le Vietnam se renforcent sensiblement. [HT] Et à cette liste, il conviendrait d’ajouter désormais l’Afrique du Sud. [HBL] Tiens, Infosys vient d’ouvrir un second centre de BPO en Chine… [HBL]

– Les SSII indiennes se mettent aussi au Green IT. Wipro et Infosys développent ainsi une offre de conseil et de service autour des bonnes pratiques écologiquement responsables. [HBL] Selon un sondage conduit par Nielen pour le Financial Express, le mouvement est même plus large, avec une majorité d’entreprises percevant désormais la lutte contre le réchauffement climatique comme un engagement stratégique… pour des raisons d’image et de valeur pour les actionnaires. [FE]

– Augmenter la part des contrats à prix fixe. C’est le nouvel objectif des SSII indiennes qui facturent, pour l’heure, l’essentiel de leurs prestations en jours-hommes. Sur des services ou des projets bien maîtrisés, ce mode de facturation à prix fixe permet d’améliorer la rentabilité de la SSII. Surtout, en période de vache maigre, il devrait lui permettre de fidéliser sa clientèle en lui assurant une meilleure visibilité sur les coûts. [BS] Mais ce n’est pas tout. Pour faire face à la crise, les SSII indiennes se sont aussi engagées dans la voie de la réduction des investissements. [HBL] Au moins pour TCS et Cognizant ; mais pas pour Infosys. 

– Et réduire les délais de paiement. Ils seraient de l’ordre de 70 à 80 jours en moyenne, voire de 90 à 100 pour certains contrats. Une situation préjudiciable au maintien des liquidités dans la conjoncture actuelle. Les SSII indiennes aimeraient bien réduire les délais de règlement de leurs clients. [BS]

– L’élection de Barack Obama continue de faire frémir les SSII indiennes. Plusieurs d’entre elles ont prévenu la SEC d’un risque de recul du nombre de visas H1-B octroyés par les Etats-Unis, ces visas qui sont utilisés pour envoyer des ingénieurs indiens travailler sur site. [ET]

– L’état du Kerala a décidé de miser sur le logiciel libre, prévoyant l’ouverture d’un centre de formation dédié. [ITE] Le groupe médias Indian Express passe lui de NetWare à Red Hat Linux 5. [ITE] Pour faire tourner SAP, notamment.

– Un nouveau marché à prendre : le gouvernement indien prévoit d’introduire les passeports biométriques en 2010. [ToI]

– 180 jours. C’est le délai de rétention de terroristes présumés autorisée par la nouvelle législation indienne, adoptée à la suite des attentats de Mumbai. [IBN] Une disposition qui provoque l’ire d’Amnesty International et du parti communiste indien.

– Bangalore, la nouvelle des terroristes en Inde ? C’est ce que croient avoir les services indiens du renseignement. [ET] Quatre bombes ont été récemment découvertes à Ahmedabad. [HT] Mais Reliance, Infosys et Wipro auraient reçu des lettres de menaces. [ToI] Enfin, des e-mails plutôt. Envoyés depuis l’un des si nombreux hotspots non sécurisés de Mumbai ? [ToI]

– Un temps passé au second plan, le front de l’énergie a su, début janvier, revenir sur le devant de la scène. Avec une pénurie de GPL, sur fond de grève chez les pétroliers. [TH] Mais aussi d’autres carburants. [EI] Jusqu’à créer des débuts de panique à Chennai, Mumbai ou encore Bangalore. [HT][ToI][TH]

– Après l’inflation, la déflation ? Alors que l’inflation oscille désormais entre 5 et 6 % en Inde – contre plus de 10 % l’été dernier -, les banquiers alertent : l’an prochain, le pays pourrait connaître la déflation. [HT]

– Après le câble, c’est au tour de l’ADSL de découvrir, en Inde, les joies du Triple-Play. Airtel s’apprête en effet à lancer ses services de télévision sur IP. [HT] Mais la qualité de service sur Internet continue de faire défaut. Au point que le régulateur vient de tancer les opérateurs locaux. [HBL]

Un nouveau scandale à l’indienne ? Un indien trentenaire, salarié d’une entreprise de BPO installée à Noida, dans la banlieue de New Delhi, EXL Solutions, aurait profité de ses fonctions pour siphonner les comptes bancaires de clients de l’assureur Aviva à hauteur d’environ 60 000 €. [IBN] Non, après Satyam, c’est trop peu pour faire scandale.

Vite lu dans la presse indienne

– Après l’offensive terroriste de Mumbai, les entreprises IT renforcent la sécurité sur leurs campus. [HBL][HT] Les événements ont notamment rappelé de mauvais souvenirs à Hyderabad. Infosys, Microsoft ou encore Satyam, pour n’évoquer qu’eux, auraient largement raffermi la sécurité physique de leurs installations. Les ventes de matériels de sécurité – caméra, détecteurs de métaux, etc. – seraient au beau fixe. [ToI] Bluffées par le niveau de sophistication des attaques de Mumbai, les entreprises du secteur marchand demandent de l’aide pour sécuriser leurs installations. [IE] Reste que la menace semble généralisée : alors que les aéroports indiens ont été placés en alerte maximale, un coup de fil anonyme vient de menacer d’attentats à Bangalore. [TH]

– Les SEZ, ces zones à fiscalité réduite continuent d’être l’objet de débats en Inde. De nombreuses entreprises IT s’y sont implantées pour profiter de niveaux d’imposition réduits. Mais pas encore assez. Ainsi, les administrateurs des SEZ militent-ils actuellement pour que l’imposition sur les revenus des sociétés implantées en SEZ ne soit plus calculé que sur le CA généré dans les SEZ, un CA à dissocier donc de celui généré par les autres implantations éventuelles. [BS] L’Inde compte 531 SEZ pour environ 20 Md€ d’exportations attendus pour l’exercice fiscal 2008-2009. Mais la crise économique mondiale contribuerait au ralentissement de certains projets de nouvelles SEZ. [BS] Quoique. Au Tamil Nadu (Chennai), de nouvelles SEZ devraient attirer jusqu’à 39 M€ d’investissements. [BS] Les parcs technologiques de Madurai et Tiruchi, situés en SEZ, seraient déjà pleinement réservés. [TH] Mais au Kerala, les entreprises du GTech, installées en Technopark, veulent obtenir du gouvernement une réduction de leurs loyers ; ils seraient 15 % plus chers qu’à Bangalore ou Chennai. [BS]

– L’Inde s’apprête à réviser sa législation, datant de 2000, afin de pénaliser la cybercriminalité. Jusqu’à la pédopornographie sur Internet. [ET] L’Inde devrait adopter la même ligne que l’Union Européenne.

– L’Inde aussi se met à l’heure des campagnes électorales sur Internet. [IBN] Il faut dire que, même si elle souffre notamment d’infrastructures défiantes pour fournir largement des accès à Internet à haut débit, l’Inde se place au quatrième rang des nations mondiales en nombre d’internautes. [ITE] Le nombre d’adresses IP utilisées en Inde aurait progressé de 23 % à 2,6 millions, au troisième trimestre 2008. [HBL] Et pour aider la croissance, l’opérateur public BSNL propose un ordinateur pour 62 $ en plus d’un abonnement à Internet. [ITE]

– Une belle opportunité en vue pour les SSII : l’Etat de l’Haryana veut informatiser la gestion de sa fiscalité. Un projet à plus de 600 MRs. [FE] Autre opportunité en vue : l’informatisation des industriels de l’énergie, programmé pour l’horizon 2012. [BS] Et il faut ajouter à cela les projets des banques chinoises de multiplication des distributeurs automatiques de billets. [ITE]

– Le retournement de conjoncture ne fait pas que des malheureux. Alors que ingénieurs tous frais émoulus des instituts indiens de technologie (IIT) commenceraient à peiner à trouver place au sein des grandes SSII locales, les startups en profiter pour recruter à bon compte. [BS] Au Punjab, les licenciements ont néanmoins commencé. [FE] Dans l’IIT d’Hyderabad, les cours de .Net, SharePoint, Oracle et SQL Server commencent à voir baisser leurs effectifs. [HBL]

L’inflation continue son reflux, à un peu plus de 8 % sur un an. [NewsX] Mais la croissance aussi ralentit, à 7,6 % au second trimestre de l’exercice fiscal en cours. [ToI]

– La situation reste mauvaise sur le front de l’électricité. L’état du Tamil Nadu (Chennai) limite ainsi à 20h l’approvisionnement par le réseau des industries. Et a réduit de 40 % leur autorisation de consommation. [FE] La situation n’est guère meilleure du côté d’Hyderabad. [TH] Ou encore au Karnataka (Bangalore) où il faut compter avec 2h de coupure par jour, en ville, et jusqu’à 12h dans les villages. [ITE]

– La portabilité du numéro fait à son tour, après la 3G, les frais des tensions entre le régulateur indien et le ministère local des télécommunications. Tous deux ne cachent plus leur désaccord sur la procédure à mettre en place. [HBL] Reste que, en 2010, l’Inde devrait compter 500 millions d’utilisateurs du téléphone mobile, contre 325 millions aujourd’hui. [HBL] Pour un chiffre d’affaires de 54 Md$ en 2012. [HBL] Les enchères pour les licences 3G doivent commencer en décembre ; les opérateurs publics MTNL et BSNL devraient pouvoir ouvrir leurs services dès mars 2009. [NewsX] Pour WiMax, le processus devrait s’achever en janvier. [HBL]

La face IT des attentats de Mumbai

Les forces de l’ordre indiennes viennent de déloger les derniers terroristes embusqués à Mumbai. Le bilan officiel fait état de 295 blessés et 195 morts. [DNA] Mais alors que ces attaques visaient clairement à déstabiliser l’économie du pays, les réactions, du côté industrie IT, n’ont pas manqué de se faire entendre.

Dans les SSII installées en Inde, les attentats de Mumbai auraient donné lieu à un renforcement de la sécurité des campus, notamment chez Infosys et Wipro. [HT] Ce ne serait pas un luxe : en juillet dernier, DNA Sunday revenait sur les failles de la sécurité physique à Electronic City, en banlieue de Bangalore. Plus loin, certains industriels tels que Dell seraient allés jusqu’à interdire à leurs collaborateurs de se rendre en Inde. [ToI] Ce qui n’empêche pas le Nasscom, la chambre syndicale du patronat des SSII en Inde, d’affirmer, profil haut, que « nous ne plierons pas devant la terreur. » [ET] Une attitude un bien bravache déjà observée à la suite des attentats de Bangalore et d’Ahmedabad, cet été.

Mais si Twitter et les Blogs ont largement participé de la couverture des attentats [ToI], c’est la question du rôle des TIC dans leur préparation qui est désormais posée. Et, comme cet été, le service Blackberry de RIM attire à lui l’attention des autorités indiennes. [FE] Selon le Financial Express, le gouvernement indien pourrait à nouveau chercher à faire pression sur RIM afin d’obtenir des capacités d’interception des communications électroniques transitant sur son territoire, vie le service BlackBerry. En fait, selon IBN Live, les terroristes communiquaient entre eux via des smartphones RIM. 

Par ailleurs, les toiles indienne et pakistanaise auraient fourmillé d’incidents précurseurs, dès la mi-novembre. [NewsX] Des groupes de hacker des deux pays se seraient ainsi livré à une véritable guerre électronique, par sites Web interposés, allant jusqu’à défigurer des sites très officiels tels que ceux des compagnies gazières ONGC et OGRA. Le tout n’ayant que suivre une vague de piratage de groupes opposants sur le site de réseautage de Google, Orkut, très populaire dans la région.

[MàJ. 21h54] Selon ITE, les enquêteurs auraient remonté la trace de l’e-mail de revendication de l’offensive sur Mumbai – issu d’un compte GMail – jusqu’à un proxy installé en Russie et seraient actuellement en contact avec un hacker russe afin de remonter au-delà du proxy. Selon The Hindu, l’e-mail aurait été envoyé depuis le Pakistan.

Bombay : les islamistes continuent de semer la terreur en Inde

Après les attentats, cet été, de Bangalore, Ahmedabad et New Delhi, des terroristes islamistes viennent de frapper Mumbai (Bombay). Mais cette dernière attaque, survenue ce mercredi 26 novembre, en début de soirée heure locale, se distingue des précédentes à de nombreux égards. Tout d’abord, elle aurait été organisée avec des éléments venus du Pakistan, par la mer, bien qu’elle soit revendiquée par un groupe inconnu jusqu’ici, des moudjahidines se réclamant de la région du Deccan. Ensuite, elle s’appuie sur une intervention directe, avec prise d’otages, alors que les précédentes attaques de 2008 relevaient de l’attentat à la bombe.

L'hôtel Taj de Mumbai, photographié en juillet 2008.

Le ministre indien du commerce n’a d’ailleurs pas tardé à réagir, assurant jeudi après-midi, dans les colonnes du quotidien Times of India, qu’il n’y aura « pas de ralentissement des investissements » suite à cette opération. Certains responsables locaux d’entreprises IT n’ont pas non plus manqué de commencer à adresser des messages rassurants. Dans les colonnes de nos confrères d’Infoworld, Vidya Natampally, directeur de la stratégie de Microsoft Research India, indique ainsi déjà que « l’Inde va revenir à la normalité. »

Contacté dans la nuit, Vineet Kumar, directeur marketing de Reliance Global Communications, installé à Navi Mumbai, évoque une situation « sous contrôle » dans une ville qui « revient à la normale. » Même son de cloche chez Munavar Attari, attaché de presse de KPIT Cummins et d’Hexaware, chez Adfactor PR, installé à Mumbai, dans le quartier de Churchgate, très proche de celui de Colaba. Reste que, les bureaux de nombreuses entreprises IT auraient été fermés, à commencer par ceux de TCS en centre ville, tout près de Colaba, ou encore de Sun et de Sony Ericsson. Chez TCS, le directeur général en charge des relations publiques Pradipta Bagchi aurait indiqué avoir transféré l’activité de l’entreprise dans le centre ville de Mumbai vers le nord de la capitale économique indienne.

Les derniers bilans font état de 101 125 morts, dont neuf étrangers, et plus de 250 320 blessés. Les otages du Taj auraient été libérés ; le Trident serait contrôlé par la police ferait l’objet d’un assaut militaire ; mais la confusion semble encore grande. L’inquiétude se serait déplacée étendue à Pune, ville satellite de Mumbai et grand centre d’activité économique, où de nombreuses écoles auraient été fermées pour la journée.

Dans un nouvel e-mail, les moudjahidines de Deccan menacent d’autres opérations terroristes, afin de pousser « le gouvernement indien à mettre un terme aux injustices répétées dont les musulmans indiens sont victimes et lui rendre les états volés aux musulmans. »